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SISTA/BCG

Femmes dirigeantes de startups : 30% de chances en moins de lever des fonds


La première édition du baromètre SISTA/Boston Consulting Group (BCG) sur les inégalités de financement entre dirigeants et dirigeantes de startups montre que l’égalité est loin d’être acquise.

En France, les startups fondées par des femmes ont, en moyenne, 30 % moins de chance que celles fondées par des hommes d’être financées par les principaux fonds de capital-risque. Pourtant, les startups fondées ou co-fondées par les femmes rapportent 2,5 fois plus que celles fondées par des équipes exclusivement masculines, d’après une précédente étude du BCG.

Ainsi, au rythme actuel, on atteindra la parité entre les créateurs et les créatrices de startups en 2090 en France, en 2067 au Royaume-Uni et en 2139 en Allemagne.

Ce sont quelques-uns des principaux enseignements de la première édition du baromètre SISTA/Boston Consulting Group (BCG) : Les conditions d’accès au financement pénalisent les créatrices de startups.

Même si la part des équipes mixtes progresse, la situation a évolué très lentement ces dix dernières années. Face à cet enjeu sociétal majeur, BCG et SISTA ont étudié de façon inédite la situation de 15 000 startups françaises, allemandes et britanniques. Ils dressent un constat inquiétant et invitent les différents acteurs (investisseurs, pouvoirs publics etc.) à agir rapidement.

“Ce baromètre démontre que les investisseurs ne traitent pas les femmes et les hommes dirigeant.e.s de startups de façon égale, ce qui nuit aux dirigeantes et à leurs entreprises”, selon le collectif SISTA qui a rédigé une charte en partenariat avec le Conseil National du Numérique afin de remédier à ce problème systémique.

Cette charte sera signée le 24 septembre à Bercy par les plus grands investisseurs français en capital risque.

LES FONDATRICES OPTENT POUR DES ÉQUIPES MIXTES, LES FONDATEURS POUR DES ÉQUIPES 100 % MASCULINES

En France, seules 5 % des startups fondées depuis 2008 l’ont été par une équipe 100 % féminine et 10 % par une équipe mixte. 85 % des startups ont donc été fondées par une équipe 100 % masculine. Sur la période, on ne compte que 620 fondatrices pour 6 073 fondateurs.

« Les femmes jouent davantage le jeu de la diversité. Les 2/3 d’entre elles fondent des startups avec des hommes quand seulement 9% des fondateurs s’associent à des femmes, détaille Jessica Apotheker, Directrice associée au Boston Consulting Group et en charge de l’initiative Women@BCG au sein du cabinet de conseil à Paris. Leur comportement est rationnel ; Les femmes n’entreprennent pas plus avec des femmes car elles savent que leurs chances d’être financées seraient moindres. »

LES INVESTISSEURS RÉSERVENT AUX FEMMES UN ACCUEIL DIFFÉRENT

En effet, le principal frein reste celui de l’accès au financement. En France, les startups fondées par des femmes ont, en moyenne, 30% moins de chance que celles fondées par des hommes d’être financées par les principaux fonds de capital-risque.

Cet écart s’accentue à chaque tour de financement : elles ont 40 % moins de chance d’accéder aux séries A (deuxième tour de financement), 80 % moins de chance d’accéder aux séries B (troisième tour) et…100 % aux séries C.

Dans le même temps, les disparités dans les montants des fonds levés sont colossales.

En moyenne, les fondatrices reçoivent 2,5 fois moins de fonds que les fondateurs.

Les écarts de fonds moyens levés sont significatifs dès les premiers tours (1,2 fois moins dès le premier tour, 1,8 fois moins au second tour).

DES FONDS D’INVESTISSEMENT ESSENTIELLEMENT MASCULINS

Cette situation dépend notamment du faible taux de féminisation des principaux fonds d’investissement : sur les principaux fonds, on compte seulement 14% de femmes « partners ».

«La situation du capital risque français explique en partie les biais inconscients à l’œuvre dans les process d’investissement : la moitié des 29 principaux fonds ne compte aucune femme parmi leurs partners. Sensibiliser les investisseurs à leurs propres biais et mettre en place des bonnes pratiques pour les contrer est essentiel” » explique le collectif SISTA.

LA FRANCE PLUS EN AVANCE QUE L’ALLEMAGNE MAIS EN RETARD SUR LE ROYAUME-UNI

Le Royaume-Uni a une légère avance sur la France et l’Allemagne : 8% des startups y sont fondées par une équipe 100% féminine (contre 4% en Allemagne et 5% en France) et 12% par une équipe mixte (contre 10% pour ses voisins).

58% des fondateurs au Royaume-Uni travaillent avec une équipe 100% masculine, contre 65% en France et 68% en Allemagne !

Il existe également dans ces pays de grandes disparités concernant le montant des fonds levés : En Allemagne, les startups féminines reçoivent 3,1 fois moins de fonds quand elles sont financées contre 1,3 fois moins au Royaume-Uni et 2,5 fois moins en France.

SISTA/BCG

Méthodologie

BCG et SISTA ont constitué une base de plus de 15 000 start-ups françaises, allemandes et britanniques fondées depuis 2008 et majoritairement issues du secteur de la tech. Nous avons étudié le profil de leurs 27 500 fondateurs et fondatrices.

Les bases de données utilisées pour cette étude sont celles de Crunchbase et Dealroom.

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